La Galerie Clémentine de la Féronnière rend hommage à Carolle Bénitah, artiste franco-marocaine disparue en 2024, à travers une exposition retraçant plus de vingt ans de création.
« J’ai commencé à pratiquer la photographie au début des années 2000 suite à des remises en cause personnelles très fortes. La dimension fragile de la vie s’est imposée à moi et la photographie a fonctionné comme une béquille existentielle. […] D’emblée, j’ai placé ma pratique dans le champ de l’intime. Aujourd’hui, mon travail débouche sur des sujets plus ouverts comme la famille, le désir, la perte, le deuil et l’enfermement et touchent à l’universel. […] Le philosophe Jacques Derrida a écrit : « Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire mais l’écrire ». L’écriture et le dessin sont une forme de résistance au silence. Je parle du silence des femmes face à leurs désirs et la difficulté d’accepter son corps en tant qu’objet désirant. »
Explorant divers mediums comme la photographie, la broderie, l’écriture et l’installation, Carolle Bénitah recompose un récit où dimension personnelle et collective se rejoignent, où le geste artistique devient un acte de transformation, de résistance et de mémoire.
The Clémentine de la Féronnière Gallery pays tribute to Carolle Bénitah, the Franco-Moroccan artist who passed away in 2024, through an exhibition retracing more than twenty years of creative work.
"I began practicing photography in the early 2000s following profound personal upheavals. The fragile nature of life became clear to me, and photography served as an existential crutch. [...] From the very beginning, I rooted my practice in the realm of intimacy. Today, my work leads to broader themes such as family, desire, loss, mourning, and confinement—touching upon the universal. [...] The philosopher Jacques Derrida wrote: ‘What cannot be said must not be silenced, but written instead.’ Writing and drawing are ways to resist silence. I speak of the silence of women in the face of their desires, and the difficulty of accepting their bodies as desiring objects."
Exploring various mediums such as photography, embroidery, writing, and installation, Carolle Bénitah reconstructs a narrative where the personal and the collective converge—where artistic gesture becomes an act of transformation, resistance, and remembrance.